Tout comme l’ensemble du sud de l’arc jurassien, Bienne a une histoire industrielle mouvementée. La ville se caractérise par une population très variée, des logements à prix abordable depuis de nombreuses années, des emplois à bas salaires, le bilinguisme, une part élevée de personnes migrantes et, depuis ces dernières années, un nombre également important de personnes réfugiées. Tandis que cette situation est une plus-value pour la société dans son ensemble, elle se traduit également par un taux d’aide sociale de près de 10,2 %, soit un chiffre nettement plus élevé que dans la plupart des autres villes suisses ou que la moyenne cantonale, qui se situe à 4,2 % (source : Office fédéral de la statistique (OFS) 2021).

Quelques faits, selon l’OFS : le taux d’aide sociale est un indicateur important quant à la pauvreté au sein de la population. En effet, la pauvreté et la précarité sont des facteurs prédominants en aval et en amont de l’aide sociale. La hausse actuelle des prix dans de nombreux domaines de la vie est particulièrement préjudiciable à celles et ceux qui doivent se débrouiller avec peu d’argent.

Malheureusement, ces personnes sont nombreuses à Bienne :
 

• À Bienne, le taux de chômage est de près de 4 %, soit plus du double de celui du canton de Berne dans son ensemble.
• 14 % de toutes les personnes au chômage sont sans emploi depuis plus d’un an déjà.
• Près d’un quart (23 %) de la population biennoise âgée entre 25 et 65 ans n’a pas de formation professionnelle. Dans l’aide sociale, ce taux grimpe à 57 %.
• Un ménage biennois sur neuf a recours à l’aide sociale. Ce sont principalement des familles et près de la moitié des familles monoparentales biennoises.
• Les enfants sont particulièrement touchés par la pauvreté : un tiers de tous les bénéficiaires de l’aide sociale sont des enfants et des jeunes de moins de 17 ans. Cela signifie qu’à Bienne, un enfant sur cinq a besoin des prestations de l’aide sociale.

 

L’absence de chiffres précis en amont et en aval de l’aide sociale s'explique par le fait que, pendant longtemps, les organes de coordination n’ont guère abordé la question de la pauvreté et de la précarité. Or, depuis quelques années, des recherches sont menées à l’échelon national dans le but d’élaborer des bases scientifiques en la matière. Ces recherches montrent aujourd’hui déjà qu’en Suisse, les taux d’aide sociale diminuent mais que la pauvreté augmente. Pour faire face à ce phénomène, la Confédération a lancé la « plate-forme nationale contre la pauvreté ». À Bienne, l’OSI a pris cette thématique à bras-le-corps et organise pour la deuxième fois, en collaboration avec la Direction de l’action sociale de la sécurité de la Ville de Bienne, une journée d’action contre la pauvreté et la précarité.

En tant que cheffe du Département fédéral de justice et police, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider souligne par sa venue à Bienne à l’occasion de cette journée d’action à quel point la cohésion sociale et la solidarité sont une condition fondamentale à la sécurité sociale de la Suisse. Il est essentiel de s’engager contre la pauvreté et la précarité. Dans ce cadre, les communes, les institutions et les particuliers fournissent un précieux travail. L’État et la société civile doivent œuvrer main dans la main pour que l’aide parvienne à temps à celles et ceux qui en ont besoin et pour éviter, de fait, de grandes souffrances et des situations de dépendance.

Le « Marché des possibilités » s’adresse à la population de Bienne et de sa région. Que cela soit par le biais du voisinage, des membres de la famille ou des amis, toutes et tous ont en effet la possibilité d’aider les personnes touchées par la pauvreté à accéder à un large éventail d’aides. Le 11 mai, tout le monde pourra se faire une idée des solutions existantes et, si nécessaire, d’adresser ou d’accompagner les personnes concernées vers l’une ou l’autre des institutions compétentes. Le « Marché des possibilités » est donc, en ce sens, aussi un marché de l’information. De nombreux jeux et activités sont prévus sur les stands ainsi qu’un programme culturel à la place Centrale. Ce dernier se terminera à 19h par un concert symphonique gratuit du Théâtre orchestre Bienne Soleure (TOBS).

 

« Marché des possibilités » le 11 mai : 30 stands d’information à la place Centrale, de 12h à 20h 12h15 : discours d’ouverture prononcés par des représentantes et représentants de la Ville de Bienne, de l’Organisation faîtière des institutions sociales Bienne et région (OIS) et par Madame Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale et cheffe du Département fédéral de justice et police. Madame Elisabeth Baume-Schneider visitera ensuite le « Marché des possibilités » afin de rencontrer la population biennoise et de se faire par elle-même une idée de l’engagement de celle-ci. 17h00 : concert de Djembe (si la météo le permet) 18h55 : allocution de clôture par des personnes représentant l’OIS 19h00 : concert symphonique du TOBS (si la météo le permet)

Papillon d'information sur l'événement [pdf, 2.0 MB]